Quand respiration dysfonctionnelle peut rimer avec mal de nuque

22/02/2023 in respiration, Bien-être

Quand respiration dysfonctionnelle peut rimer avec mal de nuque

Aujourd’hui on estime que de 10 à 20% de la population souffre de maux de nuque chaque année. Si il peut être assez évident de comprendre qu’une mauvaise respiration peut causer des maux de dos, cela est peut être moins évident pour les maux de nuque. Nous allons voir dans cet article comment ça peut être connecté.

La réponse réside en partie dans la biomécanique de la respiration dysfonctionnelle. Une des erreurs les plus courantes dans une respiration dysfonctionnelle est la sollicitation excessive du thorax en utilisant des muscles secondaires de la respiration qui normalement devraient être accessoires. C’est par exemple le cas des scalènes (c’est la paire de muscles accessoires qui se situe de chaque côté de la nuque), à la place de permettre à la cage thoracique de s’agrandir naturellement en utilisant la respiration diaphragmatique ainsi qu’en bénéficiant des jeux de pressions avec la pression intra abdominale. La sollicitation excessive des muscles secondaires va mettre sous tension les muscles supérieurs du dos ainsi que la nuque et causera des douleurs récurrentes.

Une étude de 2014 a observé des individus souffrant de douleur de la nuque avant et après 30 minutes d’exercice de rééducation de la respiration. Les chercheurs ont évalué le mouvement des muscles incluant les scalènes antérieurs pendant une respiration normale et profonde. Ils ont trouvé que l’intensité de la douleur et l’activité musculaire avait été significativement réduite après la rééducation respiratoire. L’étude conclut que les exercices respiratoires changent les paradigmes respiratoires et permettent de faciliter l’expansion de la cage thoracique. L’amélioration peut être attribuée à une meilleure fonction diaphragmatique, ou à une activité compensatoire réduite des muscles secondaires. article

Aussi on pense que la capacité réduite des muscles abdominaux, dorsaux et glutéaux à maintenir une posture correcte peuvent conduire à des tensions plus importantes dans le diaphragme et dans les muscles secondaires cervicaux. En d’autres termes, lorsque les « core muscles » ne fonctionnent pas suffisamment pour soutenir le corps, le diaphragme et les muscles de la nuque travaillent plus intensément pour compenser. Plus de tonus musculaire n’est pas toujours bon, ça se vérifie ici. A la place d’indiquer un bon état de santé, ça indique qu’un muscle est suractivé ou tendu. A noter qu’un travail sédentaire avec une position assise aura tendance à affaiblir ces core muscles, il devient important de travailler ces groupes musculaires régulièrement et de manière cohérente (on oublie les abdos crunch mais on explore le travail de gainage et d’abdominaux hypopressifs).

En 2002, une étude empirique a montré le lien entre le stress au travail et des douleurs musculaire. Les chercheurs ont montré que c’est la respiration alcanisante causée par une perte excessive de CO2 pendant l’hyperventilation qui enclenche une cascade d’effets adverses et de réactions physiologiques incluant des douleurs musculaires et des spasmes article. En gros, le stress engendre des changements dans les paradigmes respiratoires et une mobilisation excessive du thorax, on en oublie presque l’existence du diaphragme. Cette posture envoie un signal fort au cerveau, le corps se trouve dans une position de stress, l’individue doit fuir ou combattre, sauf que cette posture reste de manière persistante et que les réponses physiologiques en cascade ne cessent pas non plus, s’installe progressivement tous les effets adverses comme les douleurs chroniques, la fatigue, une tension artérielle qui augmente, un vieillissement accéléré des cellules (avec un phénomène d’hypoxie)

Le passage d’une respiration diaphragmatique à une respiration thoracique (typique de l’hyperventilation superficielle) engendre des stress biomécaniques sur la nuque et les épaules. Lorsque l’on respire « fort » dans le haut de la poitrine, les muscles de la nuque et des épaules compensent le manque d’activité du diaphragme. On a ici une grille d’analyse intéressante pour comprendre comment des éléments stressants (comme le stress au travail) peuvent engendrer des douleurs chroniques. Cela suggère aussi que les employeurs pourraient focaliser leurs interventions et gérer le stress individuel de leurs collaborateurs. Comprendre les douleurs chroniques comme les maux de nuque ayant comme cause l’hyperventilation donne une opportunité unique pour revoir le stress au travail et ce que l’on peut mettre en place pour le bien être des employés.

Dans une étude dans laquelle trois quart des participants ont été détecté ayant une respiration dysfonctionnelle, la relation entre douleur chronique de la nuque et respiration pectorale était significative. Les chercheurs ont noté que si seulement 38% des participants avaient des douleurs cervicales chroniques (comparé à 53% des personnes avec des maux de tête et 65% avec des maux dans le bas du dos), 83% des personnes avaient une mauvaise respiration avait déjà expérimenté des maux de nuque. étude




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