Sport et stress oxydatif

26/03/2023 in Sport, Bien-être, respiration

Sport et stress oxydatif

La pratique sportive de par nature engendre une production accrue de radicaux libres. Si l’organisme n’est pas bien armé, cela cause un stress oxydatif trop important, c’est à dire une formation chronique de dégâts qui sera supérieure à notre capacité de protection (notamment avec les antioxydants). La première partie est très scolaire et technique, du coup si elle apparait comme trop rébarbative, n’hésitez pas à sauter vers la seconde partie. On verra ici ce qu’on appelle radicaux libres, quelles sont les sources de radicaux libres et les moyens de lutter contre le stress oxydatif ainsi que les effets d’un stress oxydatif trop important.

!! A savoir que tout cela concerne aussi bien le sportif élite que le sportif amateur.

Retour à la cause du stress oxydatif: définition des radicaux libres

Un peu de biochimie. Un radical libre est un atome instable portant un électron « célibataire » (isolé et se libérant facilement) qui cherche à tout prix à acquérir un autre électron, cela lui confère une réactivité chimique énorme. Cette molécule est très réactive avec les molécules environnantes, le radical libre cherche à gagner ou à céder un électrons aux autres molécules, et c’est le début d’une réaction en chaînes. Les molécules environnantes deviennent à leur tour des radicaux libres.

Dans l’organisme, et plus exactement au niveau des mitochondries qui sont les centrales de production d’énergie de nos cellules, l’oxygène est à l’origine d’une formation d’espèces réactives de l’oxygène, notamment des radicaux libres. Il faut savoir que c’est environ de 5 à 10% de l’oxygène consommé qui produit des radicaux libres, il s’agit des anions superoxyde O2 (O2.-)

Formation d’un radical superoxyde (o2.-)

Mais quelles sont les sources de stress oxydatifs et quels éléments « accélère » la formation de radicaux libres?

Des sources endogènes et exogènes de radicaux libres

Pour les sources endogènes, il faut savoir que pour que l’organisme puisse fonctionner, les cellules doivent produire de l’énergie via l’activité des mitochondries. Nous retrouvons les chiffres de 5 à 10% de l’oxygène transformées en radicaux libres. L’activité physique est par excellence un grand consommateur d’oxygène et encore plus lors d’efforts intenses et / ou lorsqu’on est en présence de phénomènes d’ischémie-reperfusion (avec des variations de débits sanguins dans l’organisme. C’est le cas dans un effort physique intense dans lequel le débit sanguin sera principalement dirigé vers les muscles au détriment d’organes considérés comme secondaires lors de l’activité physique, comme ceux de la digestion). Des infections chroniques sont productrices de globules blancs qui à leur tour produisent des radicaux libres. Une inflammation (ponctuelle ou chronique) sera aussi pourvoyeuse de radicaux libres notamment via la synthèse de prostaglandines. Enfin, dans la mesure où le foie produit des déchets lorsqu’il y a détoxification, le foie est aussi producteur de radicaux libres.

Pour les sources exogènes, elles proviennent de nos modes de vie. Le tabagisme, la consommation d’alcool, la consommation d’huiles peroxydées (Cette réaction d’oxydation est plus susceptible de se produire dans certaines conditions, notamment l’exposition à la lumière, la présence d’ions métalliques, l’introduction d’oxygène ou lorsque les températures de stockage ne sont pas maintenues. Afin de déterminer la qualité de l’huile et le début de l’oxydation, l’indice de peroxyde est déterminé. L’indice de peroxyde est défini comme la quantité d’oxygène peroxyde par kilogramme d’huile. Il est donc important de consommer des huiles végétales extra vierges et de qualité et de fuir les graisses hydrogénées). On comprend qu’il y a énormément à faire d’un point de vu nutritionnel pour lutter contre un excès de radicaux libres.

Le stress est a lui seul un « catalyseur » de radicaux libres dans la mesure où il déséquilibre l’homéostasie (équilibre) général de l’organisme. Ce stress est la conséquence d’une charge émotionnelle importante (ou mental), de la charge d’entraînement, et les contraintes environnementales. Les degrés de stress varient selon la tolérance de chaque individu. Pour savoir où vous en êtes, je vous conseille le test de Cohen pour commencer (test). Il est important de considérer ses éléments extérieurs et on pourra éventuellement utiliser la respiration comme moyen de rétro contrôle émotionnel pour limiter la perception du stress ou des stratégies d’hormèse. Enfin, les agents extérieurs comme le soleil (et les rayons UV), la chaleur et certains agents chimiques sont aussi sources de radicaux libres.

Des moyens de lutter contre les radicaux libres et le stress oxydatif

L’organisme est bien fait, et il existe des moyens de lutter contre les radicaux libres, il s’agit de nos défenses anti-radicalaires. Ces défenses doivent être présentes en niveau suffisant pour faire face aux radicaux libres. Si il y a déséquilibre, le stress oxydatif s’installe et pourra commencer à faire des dégâts (déficit immunitaires, fatigues chroniques, explosion des cytokines, autoimmunité avec des allergies).

Nous avons tous des systèmes enzymatiques qui ont pour fonction de désactiver les formes radicalaires oxydées (FRO) au niveau de nos cellules, il s’agit du superoxyde dismutase (SOD). Toutefois pour être actif, cette enzyme à besoin de cofacteurs en quantité suffisante. La catalase, (du grec kataluein, « dissoudre ») est une oxydoréductase héminique (il faut donc du fer en quantité suffisante) qui catalyse la dismutation du peroxyde d’hydrogène en eau et dioxygène. Si il existe une anémie, la catalase sera moins efficace et de moins grande ampleur. Femmes, les sports à impact et les cyclistes pourront être plus exposés. Pour les derniers, les travaux de Eichner sont très intéressants (étude)

Le gluthation peroxydase (GPX) est aussi une enzyme superpuissante pour faire face à radicaux libres, la consommation de sélénium pourra aider.

Conclusion

Finalement le risque de stress oxydatif chez le sportif est à relativiser dans la mesure où il existe des adaptations physiologiques pour répondre à la production accrue de radicaux libres. Toutefois, si il existe des adaptations, il ne faut pas négliger l’apport adéquate en micronutriments via l’assiette essentiellement mais aussi la dimension « stress » pure. Un déséquilibre temporaire et un accroissement de radicaux libres ponctuels sera normal pour créer des phénomènes d’adaptation nécessaire à la progression sportive. Toutefois, un déséquilibre chronique ou prolongé pourra apparaître si le sportif « n’encaissent » n’arrive plus à s’adapter, notamment si le stress est trop important (rappelons nous la charge émotionnelle, la charge d’entraînement inadéquate (et / ou de repos suffisant et de qualité), des contraintes environnementales trop importantes). Dans un état de désadaptation, il y a aura un double impact:

  • hausse du cortisol avec une modification métabolique de la néoglucogénèse (création de glycogène à partir le plus souvent d’acides aminés). Cela impact par conséquent la production de neurotransmetteurs, l’équilibre émotionnel est mis en péril
  • il y a un effet indéniable sur l’immunité propre du sportif

A avoir aussi que tous les entraînements qui travailleront sur des processus d’adaptation (HIIT, hypoxie, entrainements en altitude) au mieux seront inefficaces, au pire délétères.

Tu penses être concerné, ou tout simplement tu veux t’assurer d’avoir une pratique sportive pérenne, n’hésites pas à me contacter.




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